L’Open university publie un rapport présentant dix innovations, pas forcément des technologies à proprement parler, mais plutôt des approches pédagogiques et principes éducatifs qui constituent des évolutions prometteuses : apprentissage « accidentel », attention accordée à la contextualisation des formations, « apprendre en faisant », « enseignement adapté », « analyse des émotions » ou encore « évaluation furtive » sont au menu…
- L’apprentissage hybride (« crossover learning ») : les lieux informels d’apprentissage comme les musées ou les clubs de réflexion peuvent apporter une valeur-ajoutée importante aux apprentissages formalisés dans les établissements d’enseignement, d’abord en faisant le lien entre les contenus de formation et ce que les apprenants vivent. Les expériences de formation peuvent ainsi être enrichies par des expériences de la vie de tous les jours, un facteur de motivation et d’intérêt accru pour les étudiants. Un enseignant pourra par exemple discuter en classe d’un sujet que ses étudiants iront « explorer » en collectant, individuellement ou en groupe, des informations lors de visites, pour ensuite les partager en cours.
- Apprendre par l’argumentation permet d’améliorer la compréhension de certaines notions, comme en sciences. Il s’agit là de discuter un sujet à la manière d’un scientifique qui apporte les preuves à sa théorie, en confrontant les idées et ainsi approfondir les connaissances apprises.
- L’apprentissage « accidentel » (ou « incidental learning ») correspond à ce qui est appris de manière non intentionnée, par exemple par l’utilisation quotidienne de terminaux mobiles (smartphones…) qui incite à consulter des contenus de formation de tous ordres. Ce type d’apprentissage ne dépend pas d’un enseignant ou d’un cursus de formation mais peut se révéler utile pour encourager les apprenants à « reconsidérer » ce qu’ils apprennent dans un cadre « plus cohérent » et inscrire leur processus de formation dans la durée.
- La contextualisation est une autre dimension mise en exergue par l’Open university : l’expérience dans un contexte donné d’une notion acquise lors de la formation permet de mieux la comprendre. Ainsi, « au-delà de la classe, l’apprentissage peut venir d’un contexte enrichi comme la visite d’un site, d’un musée ou l’immersion dans un bon livre »…
- L’approche « computationnelle » renvoie à un principe de pédagogie par résolution de problèmes, en réduisant une problématique générale à une série d’éléments simples pour identifier les étapes à franchir avant de trouver la solution.
- « Apprendre en faisant » est un autre principe connu des pédagogies dites « actives », les technologies apportant quantité d’outils intéressants comme la virtualisation ou le contrôle à distance de laboratoires scientifiques, qui améliorent la compréhension des concepts et motivent les apprenants.
- La formation « incarnée » (« embodied learning ») suppose une interaction du corps avec un monde « réel ou simulé » dans le cadre du dispositif de formation. Les technologies de type capteurs sensoriels ou systèmes de visualisation en 3D ouvrent de nouvelles possibilités lorsqu’elles sont appliquées à la formation.
- L' »enseignement adapté » (« adaptive teaching) part du constat que la plupart des supports pédagogiques sont les mêmes pour tous alors que les apprenants ont des profils différents. Il s’agit donc d’adapter le format de l’enseignement dispensé afin d’éviter les situations d’ennui pour certains, de décrochage pour d’autres et d’optimiser la formation. Les données sur les apprenants permettent de caractériser leur profil et ainsi de créer des parcours individualisés.
- L' »analyse des émotions » repose sur des méthodes automatisées de type reconnaissance facile ou capitation des mouvements de la rétine pour comprendre comme les étudiants apprennent et apporter des réponses selon l’expression d’émotions. En conjuguant analyse cognitive et expertise des enseignants en matière de rapports humains, l’enseignement gagne en efficacité en tenant davantage compte des attentes des apprenants.
- L’évaluation « furtive » (« stealth assessment ») est permise par la collecte automatique de data à partir des comportements de travail des étudiants dans des environnements numériques. Ce type d’évaluation se fait à la manière des jeux vidéo comme World of Warcraft, en continue pour mettre en adéquation ce que font les étudiants avec des objectifs posés et des stratégies à mettre en œuvre pour les atteindre.